Impôts > ISF > Combien gagnent les riches en France ?

Combien gagnent les riches en France ?

Qui sont les riches en France ? Combien perçoivent-ils et quelle est la nature de leurs revenus ?
Tous les riches peuvent-ils être mis dans le même panier ?
Si l'on observe de plus près les plus hauts revenus en France, on constate qu'il y a "riches" et "très riches". En effet, prétendre faire parti des 10 % les plus riches (en matière de revenus perçus) n'est finalement pas très significatif tant les écarts de revenus sont importants.

En outre, les hauts revenus sont très disparates tant de manière quantitative que structurelle.

Hauts revenus : des écarts faramineux !

Les hauts revenus constituent une population très hétérogène de 5 millions de personnes.
Quand on parle de hauts revenus, on cible les 10 % les plus riches. Or on observe un écart important entre les revenus du 90e et le 99e centile (500 000 personnes par centile). Le tableau ci-dessous illustre cette disparité. Les revenus sont bruts (cotisations sociales inclues) et annuels. Les données datent de 2010 (valeurs arrondies).

De façon générale, les 10 % les plus riches perçoivent en moyenne plus de 68 500 € de revenus bruts par an, soit 5 710 € par mois. Mais l'écart de revenus n'est pas proportionnel : plus on grimpe dans l'échelle de revenus, plus l'écart est important.

Les "moins riches" des plus riches (90e centile) perçoivent 68 500 € tandis que le 95e centile gagne près de 95 000 €, ce qui représente 40 % de plus.
Le 98e centile gagne 70 % de revenus supplémentaires par rapport au 95e centile.
Et l'écart se creuse encore quand on augmente de centile : les revenus sont presque doublés entre le 98e et le 99e centile ; entre le 99e et 99,9 ils progressent de 370 %, soit près de 4 fois plus !
Entre le 99,9 et 99,99, augmentation de 400 %.
Entre le 99,99 et 99,999, augmentation de 440 %.

Les sources de revenus sont aussi très différentes

La disparité des hauts revenus s'apprécie de manière quantitative mais aussi de par leur nature. En effet, plus les revenus sont importants, plus la source se "financiarise" et est liée au patrimoine et non plus à l'activité professionnelle.

Le 90e centile tire majoritairement (80 %) ses revenus de son activité professionnelle (salaires, retraites et revenus non salariaux dans une moindre mesure). Les dividendes, plus-values et revenus financiers non distribués sont minoritaires (revenus mobiliers).
A partir du 98e centile, la tendance s'inverse : les revenus d'activité diminuent tandis que les revenus mobiliers croissent. Ces derniers deviennent même nettement supérieurs aux revenus d'activité à compter du 99,9e centile, les revenus du patrimoine constituent alors l'essentiel des revenus.
Le 99,999e centile n'a plus que 6 % de ses revenus issus des salaires.

Source : ipp - Institut des Politiques Publiques - "Fiscalité et redistribution en France, 1997-2002"