Impôts > Nouveautés impôt 2013 > Les nouveautés fiscales du budget 2013
Le projet de loi de finances pour 2013 vient d'être présenté en Conseil des Ministres ce vendredi 28 septembre 2012, puis annoncé publiquement par le gouvernement ce même jour.
Le budget 2013 prévoit une hausse des impôt supportée par les ménages de 10 milliards d'euros, dont 3,5 milliards issus de la hausse de l'impôt sur le revenu et 1 milliard de la hausse de l'ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune).
Cette mesure, qui devait être appliquée dès 2013, vient d'être rejetée par le Conseil Constitutionnel : celui-ci estime que l'égalité fiscale entre les ménages n'aurait pas été respectée.
Cette nouvelle tranche d'imposition à 75 % est assimilée à une taxe car elle ne devait être que provisoire pendant environ 2 années, le temps du redressement budgétaire.
Cette taxe à 75 % concernait uniquement les revenus du travail excédant 1 million d'euros : les revenus du capital n'y étaient pas soumis (intérêts, dividendes, plus-values mobilières, etc.).
De plus, le taux de 75 % est à relativiser car il devait inclure les 8 % de prélèvements sociaux et la taxe sur les hauts revenus à 3 ou 4 %, ce qui allègera le taux d'au moins 12 % ! Au total, seulement 1 500 personnes auraient été concernées par cette mesure.
Le gain attendu pour l'Etat était de l'ordre de 210 millions.
Les revenus supérieurs à 150 000 € seront désormais imposés à 45 % (au lieu de 41 % précédemment).
A ce taux devra être ajoutée la contribution exceptionnelle pour les hauts revenus : 3 % pour les revenus compris entre 250 000 et 500 000 € pour les célibataires (le double pour un couple). Le taux passe à 4 % pour la part excédentaire.
Le revenu imposable de 700 000 € d'un couple sera donc imposé selon le barème progressif de l'impôt de l'an dernier excepté :
Cette nouvelle tranche à 45 % toucherait 50 000 contribuables et rapporterait à l'Etat 320 millions.
Une nouvelle fois, le barème de l'impôt sur le revenu ne sera pas revalorisé, comme ce devrait être le cas chaque année. En effet, le barème suit en principe l'évolution des prix et est indexé sur l'inflation, soit 2 %.
Le gel du barème revient donc à augmenter l'impôt de 2 %.
Cependant les ménages les plus modestes devraient être épargnés par ce gel car ils bénéficieront d'une décote afin de ne pas subir de hausse d'impôt.
La décote de l'impôt sera revalorisée en 2013 de 9 %. Elle passe donc à 480 € au lieu de 439 €.
Les revenus imposables inférieurs à 11 896 € par part ne devraient de ce fait pas subir les effets du gel du barème de l'impôt et ne pas voir leur impôt sur le revenu augmenter.
Cette revalorisation de la décote devrait concerner près de 7,4 millions de contribuables et coûter 295 millions d'euros à l'Etat.
Le quotient familial est obtenu en divisant le revenu imposable par le nombre de parts fiscales.
Le plafonnement du quotient familial permet de limiter l'avantage fiscal procuré par les demi parts supplémentaires. En outre, chaque demi part ne pouvait procurer un avantage de 2 336 € maximum en 2012 : cela signifie que la différence entre l'impôt à payer sans part supplémentaire (soit 1 part pour un célibataire ou 2 parts pour un couple) et l'impôt avec une demi part supplémentaire ne pouvait excéder 2 336 €.
En 2013, cet avantage fiscal sera limité à 2 000 €.
La baisse de l'avantage fiscal lié au quotient familial devrait rapporter 490 millions par an et concerner 2,5 % des foyers.
La hausse des impôts issus des revenus de l'épargne concernerait 4 millions de contribuables en 2013 et 5 millions en 2014.
L'Etat espère que ces nouvelles mesures fiscales rapporteront 3 milliards en 2013 puis 1,4 milliard par an.
Des dégrèvements pour les investissements de longue durée sont toutefois prévus pour ne pas pénaliser l'activité économique, source de croissance.
Les revenus du capital bénéficiaient jusqu'ici d'une imposition particulière. Les contribuables pouvaient choisir entre 2 modes d'imposition :
Le choix d'imposition est désormais une histoire ancienne pour les plus-values mobilières (revenus issus de la vente d'actions par exemple), les dividendes et les intérêts qui seront ajoutés aux autres revenus (revenus du travail notamment) et soumis d'office au barème progressif de l'impôt.
Une mauvaise nouvelle pour les ménages déjà imposés dans une tranche supérieure à 30 % ...
Cependant, les petits épargnants devraient encore pouvoir bénéficier du prélèvement libératoire.
Les intérêts et dividendes perçus en 2012 pourront échapper au barème progressif de l'impôt si vous avez opté pour le prélèvement libératoire en 2011.
Les dividendes bénéficiaient auparavant de 2 abattements successifs avant d'être imposés : abattement de 40 % puis un abattement forfaitaire de 1 525 € pour un célibataire ou 3 050 € pour un couple.
Cet abattement forfaitaire de 1 525 € ou 3 050 € a été supprimé par le projet de loi de finances 2013.
La plupart des niches fiscales, sauf les niches outre-mer, la loi Malraux et les investissements Sofica, entrent dans le calcul du plafonnement des avantages fiscaux.
La somme totale des avantages fiscaux ne pourra pas excéder 10 000 € en 2014 (imposition des revenus 2013), contre 18 000 € + 4 % du revenu en 2013 (revenus 2012).
L'impôt de solidarité sur la fortune a pourtant connu une réforme de son barème relativement importante en 2012.
Le gouvernement socialiste, opposé depuis le début à cette réforme, vient donc de remodifier le barème, applicable dès 2013. Tous les patrimoines dont la valeur excède 1,3 million d'euros y seront soumis. La réforme de l'ISF rapportera 1 milliard d'euros dans les caisses de l'Etat.
En 2012, les patrimoines de plus de 1,3 million d'euros étaient taxés de la manière suivante : 0,25 % de 1,3 à 3 millions et 0,5 % sinon.
Voici le nouveau barème de l'ISF en 2013 :
Part de la valeur nette taxable du patrimoine | Taux |
de 800 000 à 1 310 000 € | 0,50 % |
de 1 310 000 € à 2 570 000 € | 0,70 % |
de 2 570 000 € à 5 000 000 € | 1 % |
de 5 000 000 € à 10 000 000 € | 1,25 % |
plus de 10 000 000 € | 1,50 % |
Attention : seuls les patrimoines d'une valeur supérieure à 1,3 million sont soumis au paiement de l'ISF. Toutefois, les patrimoines imposables seront taxés sur la fraction comprise entre 800 000 € et 1,3 million à hauteur de 0,5 %.
Le gel du barème de l'impôt sur le revenu, la hausse du barème de l'ISF, les taxes supplémentaires pour les hauts revenus, etc. Autant de nouvelles mesures fiscales qui vont coûter chers aux ménages français !
Le projet de finances 2013 a donc rétablit une sorte de "bouclier fiscal" afin de limiter la part des impôts par rapport aux revenus : le plafonnement des impôts est fixé à 75 % des revenus.
En résumé :
Impôt sur le revenu + ISF + prélèvements sociaux < 75 % des revenus.
La redevance audiovisuelle, payée avec la taxe d'habitation, est un impôt obligatoire pour tous les foyers déclarant posséder une télévision à leur domicile.
Cette redevance sera augmentée de 2 €, qui s'ajouteront à la hausse normale due à l'inflation.
La hausse totale devrait être de l'ordre de 4,5 €.
Les retraités imposables devront à partir de 2013 s'acquitter d'une taxe supplémentaire de 0,15 % pour financer la Sécurité Sociale et la dépendance : la Contribution Solidarité Autonomie (CSA).
Les salariés paient déjà cette taxe à hauteur de 0,3 %.
La taxe RSA sera augmentée de 0,35 %, passant de 1,1 % à 1,45 %
Cette hausse permettra de financer la prime de Noël versée aux bénéficiaires des minimas sociaux (RSA, ASS, AER, ATS), qui sera donc maintenue en 2013.
Les sénateurs ont voté un amendement visant à taxer davantage les produits contenant de l'huile de palme. Le Nutella est directement concerné, comme toutes les autres pâtes à tartiner, les gâteaux et viennoiseries.
Par minette |
Mon mari a eu 75 ans le 11 janvier 2012. Peut il bénéficier de la demi part supplémentaire puisqu'il est titulaire de la carte du combattant ?
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Par sarah |
Ayant 73 ans et mon mari 74 ans cette année, nous dépassons de 2 000 euros le barème de 2012 pour bénéficier de l'abattement du aux personnes âgées. Est-ce que c'est le même que 2012 ? Merci
Il y a 1 réaction(s) sur ce commentaire :
Par migue (2012-11-11 13:46:09) : On parle souvent de niches fiscales mais il y a aussi toutes ces entreprises ou professions libérales qui s'installent dans les zones franches et qui sont exonérées de taxes et impôts à hauteur de 100000euros ! Il y a en France des castes comme en Inde, des intouchables qui sont souvent des notables (Votre post sera visible sous le commentaire après validation)
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