Impôts > La fiscalité française > Les Français ont-ils confiance ?
L'institut de sondages OpinionWay a réalisé en novembre 2014 pour Finsquare (plateforme de prêts entre particuliers et entreprises locales) une enquête intitulée "Les Français, l'impôt et la solidarité".
Ce sondage confirme que le ras-le-bol fiscal tristement célèbre est toujours présent dans le coeur des Français. Pis encore, de plus en plus de Français remettent en cause le bien-fondé de l'impôt et sa réelle utilité.
Longtemps perçus comme un bon moyen de redistribution, les impôts sont de moins en moins payés avec fierté. Rien de surprenant après ces dernières années où la pression fiscale se veut de plus en plus forte, la grogne des contribuables grandissant.
Le sondage atteste cet état des lieux : seuls 32 % des sondés pensent que payer des impôts constitue un acte solidaire. Par conséquent, pour les 68 % restants, la solidarité passe par d'autres biais (associations, dons, etc).
Petite consolation : plus de la moitié des Français (56 %) voient encore l'impôt comme un devoir citoyen.
30 à 40 % des sondés pensent que leurs impôts aident les plus démunis et les entreprises. Il y a donc encore de l'espoir ...
C'est la triste révélation du sondage : plus d'un tiers des Français (37 %) percevraient l'impôt comme une extorsion de fonds. En d'autres termes, une partie non négligeable de la population se pense voler par l'Etat, son propre état-providence.
Certes, une majorité des Français affirment que leurs impôts servent à financer le Service public. Cependant, 54 % des sondés pensent également qu'ils "entretiennent le train de vie des élus". L'image n'est donc pas très glorieuse et soulève peut-être un problème de transparence quant aux dépenses étatiques.
C'est la douche froide pour notre système fiscal ! Quand on aborde la question de la répartition et de l'emploi de l'argent de nos impôts, on comprend mieux pourquoi l'impôt n'est plus vu comme un geste solidaire.
84 % des Français pensent que l'argent des impôts est :
Il n'est donc pas surprenant de lire que 73 % des Français préfèreraient choisir l'affectation de leurs impôts et 56 % souhaiteraient plutôt aider financièrement les entreprises près de chez eux.
Il apparaît assez nettement que le fossé se creuse entre nos gouvernants et leurs administrés.
La France, "jadis" considérée comme un état redistributif, n'est plus perçue comme l'eldorado social. A force de trop tirer sur la corde sensible qu'est la fiscalité, nos dirigeants ont fini par écoeurer les citoyens, les décourager à participer à l'effort national et surtout ont réduit en miettes la confiance des Français. Confiance qui est pourtant indispensable au bon fonctionnement d'une économie : la consommation, l'investissement, l'engagement, ... en dépendent.
Il est donc grand temps de restaurer cette confiance mais la tâche ne sera pas facile.
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