Impôts > La fiscalité française > Evolution des impôts depuis 2012

+ 50 milliards d'impôts en 5 ans

Mais qui a parlé de pause fiscale ?
Selon un rapport du Centre d'observation économique et de recherche pour l'expansion de l'économie et le développement des entreprises (Coe-Rexecode), les prélèvements obligatoires n'ont cessé d'augmenter ces dernières années. Certes la croissance est bien plus faible depuis 2014, année de la pause fiscale annoncée par le gouvernement socialiste, mais elle n'en reste pas moins positive. En d'autres termes, les impôts, taxes et cotisations continuent de progresser.

Hausse des prélèvements : le chiffrage

Le Coe-Rexecode a chiffré la hausse des prélèvements obligatoires supportée par les ménages à 51,4 milliards entre 2012 et 2016 (soit 5 années) :

• 19 milliards en 2012
• 16 milliards en 2013
• 11 milliards en 2014
• 3,5 milliards en 2015
• 1,9 milliard en 2016

Selon un rapport de l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), les prélèvements obligatoires des ménages auraient progressé de 66 milliards d'euros entre 2010 et 2016 et ceux des entreprises de 8 milliards.
Le taux des prélèvements des ménages atteindrait ainsi 28,2 % du PIB (un record !) contre 16,4 % pour les entreprises (en-deça du taux de 2008, année de la crise) :

Pourquoi de telles hausses ?

La mise en oeuvre d'une série de mesures explique l'envolée de la fiscalité des particuliers. Certaines ont été instaurées sous la présidence Sarkozy et d'autres par le gouvernement Hollande.

Nous pouvons citer les principales :

• demi-part supplémentaire des personnes seules ;
• revenus mobiliers soumis au barème progressif (intérêts, plus-values mobilières, ...) ;
• nouvelle tranche à 45 % ;
• imposition des heures supplémentaires ;
• baisse du plafond du quotient familial ;
• baisse du plafond des avantages fiscaux ;
• gel des barèmes fiscaux ;
• hausse des taux de TVA (20 % et 10 %) ;
• imposition de la majoration de retraite ;
• hausse des frais de notaire ;
• etc.

Le bilan

Manuel Valls en a fait l'aveu au mois d'octobre lors de son passage au Club de l'économie du journal Le Monde : ces hausses démesurées des prélèvements obligatoires ont pesé sur le moral des Français et la santé économique du pays. Perte de confiance et pression fiscale ne font pas bon ménage avec une reprise économique, pourtant indispensable pour tenir les objectifs du PFL 2016.

En outre, il se pourrait bien que l'on se soit tiré une balle dans le pied ! D'autant plus que les efforts exigés se concentrent sur les ménages comme en atteste le graphique de l'OFCE ci-dessus : alors que le taux des prélèvements diminue pour les entreprises depuis 2014, il n'a jamais été aussi haut pour les ménages, en constante augmentation.
Certes il était urgent de redresser le déficit public (voir les engagements pour la période 2015 - 2017), mais les impôts et taxes sont souvent la solution de facilité retenue par nos dirigeants pour accroître les recettes publiques rapidement. Reste à voir si cette stratégie est payante sur le long terme ...

Selon un sondage réalisé par l'Institut Elabe pour Les Echos, l'Institut Montaigne et Radio Classique, 64 %  des Français estiment que leurs impôts ont augmenté depuis l'arrivée de François Hollande en 2012, dont 37 % disent que l'augmentation a été forte.

Source : coe-rexecode.fr