Impôts > Nouveautés impôt 2014 > Réforme de l'imposition des plus-values mobilières
L'imposition des plus-values mobilières concerne les cessions de valeurs mobilières ou de droits sociaux des particuliers.
Une valeur mobilière est un titre financier qui peut être acheté et revendu, coté en bourse ou non : action, obligation, parts d'OPCVM (sicav et FCP), créance négociable, stock option, etc.
Les droits sociaux, au sens droit des sociétés, correspondent aux parts sociales et actions détenues par les associés.
La vente de titres financiers peut occasionner une plus-value (prix de vente supérieur au prix d'achat), appelée plus-value mobilière. Cette plus-value est imposable.
L'article 11 du projet de loi de finances pour 2014 réforme l'imposition de ces plus-values en modifiant plusieurs articles du Code Général des Impôts (CGI), notamment les articles 150-0 A et 150-0 D.
Le but est de stimuler l'investissement de long terme et la prise de risque.
La réforme est rétroactive, c'est à dire qu'elle s'applique sur les plus-values réalisées à compter du 1er janvier 2013, sauf pour les cessions intra-familiales et de titres de jeunes entreprises innovantes (1er janvier 2014).
Le projet de loi de finances 2014 modifie l'article 150-0 D en supprimant le prélèvement libératoire de 19 % et en instaurant de nouveaux abattements.
En 2014, les plus-values mobilières réalisées en 2013 seront désormais imposées au barème progressif de l'impôt.
Elles bénéficieront d'un abattement avant imposition, variable selon la durée de détention, calculée à partir de la date d'acquisition. Le projet de loi avait modifié la date au 1er janvier de l'année d'acquisition mais un amendement voté à l'Assemblée a restauré le point de départ à la date d'acquisition.
L'abattement de droit commun (applicable à tous) est égal à :
L'abattement s'applique à toutes les cessions à titre onéreux. Il peut aussi s'appliquer au rachat de parts d'OPCVM à condition que ces organismes investissent à plus de 75 % dans des parts ou actions de sociétés.
Les personnes physiques domiciliée fiscalement hors de France seront toujours prélevées à la source (prélèvement libératoire forfaitaire) à hauteur de 30 % (au lieu de 45 % en 2013).
Le report d'imposition sous condition de réinvestissement des plus-values mobilières pour les titres détenus depuis plus de 8 ans (prévu par l'article 150-0 D bis) a été supprimé par un amendement à l'article 11.
Par dérogation aux dispositions de droit commun citées précédemment, il est possible de bénéficier d'un autre système d'abattement.
Attention, si vous optez pour le système d'abattement dérogatoire, vous ne pourrez pas prétendre à la réduction d'impôt liée à la souscription au capital d'une PME. Pour profiter de cette avantage fiscal, vous devrez opter pour l'abattement de droit commun.
Ce système prévoit un abattement variable selon la durée de détention des titres :
Pour jouir de ces abattements plus avantageux, plusieurs conditions doivent être remplies. Vous devez vous situer dans l'un des cas suivants :
1/ Conditions liées à la société émettrice des titres cédés
La société doit (depuis sa création) :
Selon le Journal Officiel de l'Union Européenne, une PME est une entreprise employant moins de 250 personnes, dont le CA est inférieur à 50 millions d'euros et dont le bilan est inférieur à 43 millions.
Ce système d'abattement avantageux ne peut pas s'appliquer aux cessions, rachats de parts ou d'actions d'OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières).
2/ Conditions liées au cédant partant à la retraite
Le cédant doit :
Les plus-values de cessions de titres des dirigeants de PME partant à la retraite seront imposées au barème progressif. Elles bénéficieront d'un abattement fixe de 500 000 € + l'abattement dérogatoire pour le surplus éventuel SI les conditions ci-dessus sont respectées et SI l'entreprise remplit bien les critères définissant une PME (cf précédemment).
Il appartient au cédant de justifier les différents critères d'éligibilité.
En cas de non respect des conditions au cours des 3 années suivant la cession, le système dérogatoire sera remis en cause et l'abattement de droit commun s'appliquera.
Le projet de loi de finances 2014 supprime le 3 du I de l'article 150-0 A.
Cette partie stipulait que si les droits dans les bénéfices sociaux détenus par plusieurs membres d'une famille (conjoints, descendants, ascendants, frères et soeurs) dépassaient 25 % de ces bénéfices à un moment ces 5 dernières années, alors la plus-value réalisée par la cession de ces droits à l'un des membres précités sera exonérée d'impôt à condition de ne pas les revendre à un tiers dans les 5 ans.
A compter de 2014, les plus-values réalisées dans ce cadre seront assujetties à l'impôt. Mais elles pourront bénéficier du système d'abattement dérogatoire énoncé ci-dessus à condition de respecter les conditions.
Le projet de loi de finances 2014 supprime le 7 du III de l'article 150-0 A.
Jusqu'en 2013, les cessions de parts ou actions de jeunes entreprises innovantes (JEI) réalisant des projets de recherche et de développement étaient exonérées d'impôt sous certaines conditions :
A compter de 2014, les plus-values des titres des jeunes entreprises innovantes seront assujetties à l'impôt. Mais elles pourront bénéficier du système d'abattement dérogatoire énoncé ci-dessus.
Par Cricri (Date : 2015-05-23 12:56:06) |
Concernant le régime d'imposition des moins values. Je préconise une attaque en justice au titre que :
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Par lbda21 (Date : 2014-06-14 14:45:54) |
Je suis déjà intervenu sur le scandale des abattements sur les plus-values mobilières, apparemment sans grand succès. Je vais être plus précis. En m'appuyant sur un site des Echos sur le sujet, je voudrais rappeler que l'administration fiscale dans sa notice de déclaration d'impôts 2013 est en contradiction avec la loi de finances pour 2014; cette administration a instauré un abattement sur les moins-values qui n'existe pas dans les articles 150-0 A et D de la loi de finances. En d'autres termes, la notice de la déclaration 2042 est en contradiction avec la loi; Les Echos affirme que l'administration fiscale a outre passé ses droits en "inventant les notices-lois" ! il est hallucinant que le ministère des finances n'ait pas réagit; est-il de connivence ? comme cet abattement peut conduire à une imposition sur une perte de revenu (il faut déjà oser), la conclusion qui s'impose est que l'état est du type maffieux, en contradiction formelle avec la justice fiscale dont il se targue régulièrement, ainsi qu'avec son verbe continuel sur les ondes. La conséquence est que de nombreux investisseurs concernés vont se faire spolier dès 2013.
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Par lbda21 (Date : 2014-06-04 10:28:41) |
Je trouve que vous êtes beaucoup trop discret sur le scandale de l'abattement sur les moins-values mobilières; celles-ci peuvent être écornées par cet abattement et ne plus compenser les plus-values sur d'autres titres. La conséquence est qu'une moins-value réelle globale avant abattement peut se transformer, après abattement, en une plus-value globale qui sera imposée, alors que l'investisseur est en perte ! C'est difficile de faire mieux comme racket,c'est une spoliation par l'état : imposer une somme non gagnée; à votre phrase "les plus-values bénéficient d'un abattement" il convient d'ajouter : les moins-values subissent un désavantage qui peut tourner à la spoliation de l'investisseur ! |
Par DSCG |
Bonjour,
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Par Tout va très bien en France |
Bonjour,
Il y a 1 réaction(s) sur ce commentaire :
Par yoann (2014-05-12 12:49:00) : La vision des moins de 10 ans s apprecie au moment de la souscription des titres par l investisseur, la societe dans laquelle vous avez investies doit avoir moins de 10 ans au moment ou vous avez investi et non pas par rapport a la date de cession, cela est vrai pour la nouvelle loi sur la detention et le regime incitatif des 65 ou 85 %. En revanche pr l ancienne encore en application dite "des pigeons" le raisonnement est different : nous ne parlons plus d'annees de detention art 200A du cgi (Votre post sera visible sous le commentaire après validation)
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Par PATROUGE |
Pour les impositions des plus values de dirigeants prenant leur retraite, il faut avoir possédé au moins 25% des droits de votes les 5 dernières années . Je possédais 33% des parts de ma société jusqu'en 2010. Une fusion absorption de ma société avec une autre au cours de laquelle j'ai meme du acheter des parts pour équilibrer les nombres de parts entre 14 associés font qu'aujourd'hui je n'ai plus que 7% des parts et droits de votes. Que se passe t-il dans ce cas ? |
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